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Vive la somatisation positive

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 La somatisation positive

nov 25, 2015 Publié par Sophrologie-Actualité

Au début des années 60, lors de la mise au point de la sophrologie, le principe d’action positive a été l’un des piliers de la méthode.
Il implique en effet qu’une pensée, une action ou un ressenti positifs enclenchent à nouveau une pensée, une action ou un ressenti de même nature.
La focalisation sur le positif au-travers de souvenirs, moments présents ou à venir fait  donc partie intégrante du travail mené au cours des séances de sophrologie.
Largement inspiré de la méthode Coué, et sa fameuse formule « Jour après jour, et à tous points de vue, je vais de mieux en mieux », qui, répétée plusieurs fois quotidiennement permettait d’obtenir un retour vers la guérison en cas de maladie curable, ou du moins apportait de nettes améliorations.
Si notre corps peut souffrir et s’altérer de nos mots, pensées ou croyances, il peut aussi maintenir sa santé, retrouver son équilibre et se régénérer grâce à eux.

La vie, un drame ?
« C’est psychosomatique ». Combien de fois avons-nous entendu cette phrase concernant une douleur ou un trouble sans cause organique apparente ?
Douleur articulaire ou musculaire, trouble gastrique ou intestinal, céphalée et plus tard, hypertension, ulcères, fibromyalgie …
Le stress, l’anxiété, la peur de l’avenir, une vision négative de nous-mêmes et du monde contribue, nous le savons bien, à dérégler nos fonctions naturelles, corporelles de régénération et d’adaptation.
Cette magnifique création qu’est notre corps, ses capacités multiples, ses fonctionnalités exceptionnelles peuvent être sabotées par cette partie de lui, la plus complexe et la plus mystérieuse, qu’est notre cerveau.
Notre corps tente de nous prévenir, par la douleur notamment. Mais si nous l’ignorons et ne changeons rien, la maladie peut s’installer et se développer, venant valider le scénario dramatique de la vie dans lequel nous nous projetons parfois : « le monde va mal, la vie c’est dur, vieillir c’est moche ».

La candeur de l’inconscient
Nous devons, semble-t-il, à notre inconscient une grande part de nos comportements, nos prises de décisions, nos états émotionnels et notre santé.
De Sigmund Freud à Boris Cyrulnik*, l’impact de notre fonctionnement psychique sur notre élan vital et nos pathologies, ne fait pas de doute.
Et pour Emile Coué **« Quand il y a désaccord entre l’imaginaire et la volonté, c’est toujours l’imaginaire qui l’emporte »
Or notre inconscient, si déterminant, est un Candide : il croit tout ce qu’il voit et ce qu’on lui dit. Il ne ferait même pas trop la différence entre le réel et le virtuel. Il gobe tout.
Chaque jour, nous sommes cernés par notre critique intérieur ou rabat-joie intime, une exposition médiatique catastrophiste et anxiogène, une pression sociale et professionnelle constante. Vraiment de quoi de se ronger de l’intérieur.
Alors comment faire pour lutter et inverser le processus ?
Si des pensées toxiques, anxiogènes peuvent saboter notre santé psychique et physique, de belles pensées réconfortantes, bienveillantes et positives peuvent aussi restaurer nos capacités de régénération et de guérison. Cela marche dans les deux sens !

Faire le choix du positif
Dans son livre, les 4 Accords Toltèques, Dom Miguel Ruiz développe une théorie intéressante sur le pouvoir magique des mots et leur effet destructeur comme réparateur sur l’être humain. Partant de là, il nous invite à vivre le paradis même au milieu de l’enfer.
Il y a un siècle déjà, Emile Coué, si mal perçu en France, reconnu et respecté au delà de nos frontières, proposait de répéter 20 fois matin et soir, sans intention ni volonté particulière, une phrase au présent, positive, sur laquelle viendrait s’ancrer notre santé et mieux être. Par exemple : « Jour après jour, à tout point de vue, je vais de mieux en mieux ».
Une manière d’abreuver notre inconscient de ce mantra, tel un fait avéré.
C’est le même type de phrase, implifiée, que nous retrouvons dans le Sankalpa qui démarre et clôture les séances de Yoga Nidra : « je suis serein(e), je vis dans la confiance, je suis patient(e), je suis comblé(e) … » toute qualité, énergie ou aptitude que nous souhaitons mobiliser dans notre vie. Le choix est vaste et personnel. Le besoin de chacun pourra émerger lors d’un petit temps de relaxation où nous laisserons venir la phrase qui convient.
Plus globalement, la Sophrologie propose de nous nourrir de positif par les ressentis, les évocations, de revitaliser nos organes, de mettre le négatif à distance ou entre parenthèses, pour nous connecter au bon, au doux, aux énergies positives, à la lumière.
Se souvenir des belles choses, combler son corps et son imaginaire de belles images, et sensations, pour enfin se projeter vers le futur avec confiance et optimisme.
Parfois, il peut être nécessaire au préalable de nous réhabiliter dans nos capacités, nos qualités, nos droits. Toutes ces fameuses autorisations que l’on ne nous a pas toujours données, ou que nous n’avons pas bien entendues, dans l’enfance :
« Je suis capable de … trouver ma voie, réussir, réaliser mes projets … »
« J’ai le droit de … vivre, être moi-même, profiter de la vie… »
« Je suis … important(e), précieux(se), unique … »
Il ne s’agit pas d’être naïf, de croire que tout est beau et que tout va s’arranger par la pensée, mais de choisir de donner plus de place dans notre être, chaque jour, à ce qui est bon, nourrissant, apaisant, motivant. Car nous savons aujourd’hui que c‘est l’une des conditions du maintien de notre bonne santé physique et mentale.
Faire le choix du positif, c’est simplement prendre soin de nous.

* Boris Cyrulnik, neuropsychiatre, psychanalyste, écrit de nombreux ouvrages notamment sur la résilience, capacité de l’être humain à surmonter épreuves et traumatismes
** Emile Coué (1857-1926), psychologue, pharmacien, développe une méthode de guérison et de développement personnel basée sur l’autosuggestion.